Après un départ en covoiturage au départ de St-Gengoux-le-National, un premier rendez-vous était donné au cœur de l’ancien site industriel devant le puits Hottinguer à l’architecture très particulière, et l’ancienne usine de production d’électricité jouxtant le puits.
Cette sortie a réuni 49 participants, parmi lesquels Mme Elisabeth Gilbert, de la Fondation du Patrimoine, ainsi que des membres des associations ASP Saint-Louis, les Randonneurs Clunisois, le Renouveau de Saint-Hippolyte, Sauvegarde et mise en valeur du Puley, Sauvegarde et mise en valeur de Saint-Clément-sur-Guye, Sauvegarde du patrimoine de Sigy-le-Chatel, la SEHN, …
Le puits Hottinguer était l’un des principaux charbonnages des houillères d’Épinac.
Les bâtiments, dit de type « Tour Malakoff » (inspiré des systèmes belges ou allemands), construits entre 1872 et 1876 abritaient un mode d’extraction par un système atmosphérique révolutionnaire : un tube de 558 m de hauteur, usiné au Creusot, accompagné d’une cage de 3 étages devait à chaque fois permettre l’ascension de 4,5 tonnes de charbon en 7 minutes, tandis qu’il aérait les galeries par aspiration créé par le vide.
Mais le gisement ne correspondait pas aux attentes, puisque la houille ne fut trouvée qu’à 618 mètres de profondeur en 1871, soit 8 ans après le début de la prospection. L’extraction atmosphérique fut abandonnée vers 1884.
En 1910, une centrale électrique est adjointe au bâtiment monumental et permet d’alimenter en électricité les villages jusqu’à Autun et la Côte de Beaune. Enfin, le puits est fermé en 1936 et après ses utilisations industrielles successives, l’imposant édifice est aujourd’hui désaffecté.
Le groupe a été accueilli par M Jean-François Nicolas, maire d’Epinac, pour une présentation de l’histoire industrielle et minière de la cité et la visite du site en présence de Frédéric Faucher, architecte en charge de la préservation de ces bâtiments qui font l’objet d’un ambitieux projet de mise en valeur.
Visite guidée de l’intérieur des bâtiments, sous la conduite de M le maire d’Epinac
Poursuite de la visite au RDC, autour des bâtiments :
La matinée s’est poursuivie au Musée de la Mine, du chemin de fer et de la Verrerie, situé dans le sous-sol de la mairie, où un guide a accueilli le groupe.
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La Verrerie : à Epinac, le verre est une histoire ancienne, car dans les forêts environnantes, des verreries itinérantes fabriquaient déjà des produits et des bouteilles en verre au 14ème siècle. La verrerie vit le jour en 1752 grâce à Gaspard de Clermont-Tonnerre, Comte d’Epinac. Il eut l’idée de créer la première verrerie fixe et chauffée à la houille.
A la fin du XIXe siècle, grâce à la construction du chemin de fer, sa production atteindra jusqu’à 3 500 000 bouteilles par an. Elle fermera en 1931. -
Le chemin de fer d’Épinac figure au nombre des toutes premières voies ferrées construites en France. Il s’agit de la dernière concession de chemin de fer accordée en 1829 sous la Restauration par Charles X, dernier roi de France et de Navarre, pour le transport de la houille, d’Epinac à Pont d’Ouche.
En 1905, la ligne Epinac/Pont d’Ouche est prolongée jusqu’à Dijon et s’ouvre aux voyageurs. Mais bientôt la route tuera le rail : la voie ferrée deviendra en 1992 la promenade de Monestoy. - Le musée de la mine
Autour d’Epinac, les mines sont exploitées dès le milieu du XVIIIe siècle sur une surface de plus de 3.000 ha. Au total, 70 puits seront creusés dans ce bassin minier, mais seulement une dizaine assurèrent l’extraction du charbon.
Le maximum de production est atteint en 1917, puis un à un, les différents puits ferment,jusqu’à la dernière en 1966.
Le déjeuner : la commune avait mis à disposition du groupe la « Maison Syndicale » d’Epinac pour un repas tiré du sac, pendant lequel des conférences nous ont été données par
- M Frédéric FAUCHER, Architecte, membre du CA de la FAPPAH, qui a expliqué le projet de reconversion des bâtiments du puits Hottinguer;
- M. Passaqui, historien du site et aussi grand connaisseur du patrimoine minier de Saône-et-Loire;
- Mme Véronique Richard Brunet, écrivaine, historienne, qui a présenté ses travaux sur Mélanie Moneuse/Eiffel, mère de Gustave Eiffel, qui s’était constitué une fortune dans le négoce de la houille, en particulier avec un contrat d’exclusivité avec les mines d’Epinac;
- ainsi qu’une intervention sur le patrimoine local, par M Patrick Defontaine ( médecin retraité, ancien maire d’Epinac, historien, auteur entre autres des ouvrages « Les prieurés-châteaux de la région mâconnaise au Moyen Âge » et de « la Véritable Histoire de la Chapelle de la Garenne d’Epinac »).
L’après-midi a été consacrée à la visite du quartier de La Garenne, commentée par Madame Véronique RICHARD BRUNET et Monsieur PASSAQUI.
Au XIXe siècle, la compagnie minière d’Epinac a lancé la réalisation d’une cité ouvrière à proximité du puits de La Garenne; elle abritait au départ 92 logements en 1836, puis jusqu’à 525 logements au début du XXe siècle, avec des maisons individuelles, accompagnées d’une multitude d’édifices à caractère public, tels qu’infirmerie, cantine, boulangeries, écoles, chapelle, économats, maison syndicale, …
L’économat et les pavillons individuels des mineurs
Chaque mineur se voyait attribuer une maison avec une petite cour et un jardinet, qu’il habitait gratuitement avec sa famille sous condition de travailler sous terre 23 jours par mois.
La journée s’est terminée par
- une lecture de paysage d’Epinac et des environs, axée sur l’évolution géologique, par Gérard Ferrière, ancien directeur du Muséum d’Histoire naturelle de Dijon et membre du CA de la FAPPAH.
- puis une étape devant la porterie du château de Morlet, récemment restaurée :
Sur le chemin du retour, certains ont fait un détour par Nolay, avec une visite de la halle et de différents bâtiments commentée par M. Jean-Guy Monnot, résidant à Nolay, et membre de « l’Université pour tous » de Chalon :
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