Journée – rencontre de la FAPPAH du 28 avril 2012

Afin de mieux nous connaître, tout en découvrant un espace riche en beaux paysages et témoins de notre passé, nous nous sommes donc retrouvés devant l’Office de Tourisme de Saint-Gengoux-le-National situé dans un ancien poste de garde napoléonien, avant de nous diriger vers les hauteurs de la ville pour une lecture de paysage.

C’est notre hôte,  Gérard Ferrière, vice -Président de la Fappah et Président de la S.E.H.N.
ainsi que Conservateur en chef, directeur du Jardin des sciences de Dijon qui nous accueille sous le regard de la Vierge qui surplombe la ville médiévale.
(http://www.dailymotion.com/video/xa0vpu_entretien-avec-gerard-ferriere-jard_webcam)

Gérard nous y présentera, en mêlant science et passion, tous les aspects évoqués par ce paysage : géologie, nature, vie agricole, destinées humaines, histoire …

Gérard Ferrière nous invite donc à un voyage merveilleux. Il nous permet de ressentir et penser ce paysage avec son ancrage dans l’histoire.
« La grande histoire de la Terre, de sa formation à l’arrivée de l’homme et jusqu’à aujourd’hui »
On peut voir le paysage comme un livre ouvert : Gérard nous apprend à le lire pour y percevoir des signes nous permettant de comprendre l’histoire que nous raconte ce paysage : histoire de sa formation, de ses évolutions, mais aussi des projets humains qui l’ont façonné.

Cette lecture du paysage montre la globalité des phénomènes.
L’histoire de notre Terre s’inscrit dans celle du Cosmos.
Par exemple : le fer contenu dans nos globules rouges, issu des roches de la couche terrestre, trouve son origine dans les étoiles.
Gérard Ferrière n’a pas été jusqu’à nous expliquer la formation de notre galaxie,mais l’auditoire est amené à tenter de comprendre le fonctionnement même de la Terre.
Enfin, les roches de ce coin de Bourgogne nous sont présentées, notamment en relation avec les paysages, les sources et les constructions.

A Saint-Gengoux, cité gauloise puis romaine puis médiévale, nous découvrons la voie romaine, l’église du XIIe siècle remaniée au XVe siècle, les vestiges du château , les nombreuses constructions à l’interieur et à l’extérieur de l’enceinte, des grottes à l’ancienne gare SNCF.
Le canton est riche non seulement d’églises, de maisons typiques à galeries, de moulins, mais également d’un important patrimoine vernaculaire.

Entre SAAST et SEHN, Elisabeth prend bonne note… car quand on évoque un paysage on ne sait pas toujours bien de quoi on parle …. Gérard, lui, le sait très bien… et c’est passionnant.

Lorianne Gouaille, représentant Jean Legros, Président du Pays d’Art et d’Histoire, intervient alors pour nous informer des dernières actualités le concernant : programme d’animations scolaires, lancement du « chantier » de rédaction de la future charte paysagère, etc…

 

 

Apéritif-dégustation à la Cave coopérative de Buxy-St Gengoux : son dirigeant, Maire de Saint-Gengoux, nous accueille chaleureusement puis laisse la parole à Jean-Pierre Chapelon, Conseiller général, avant que ne tintent les verres pour saluer deux excellents crus Maison.

La cave des vignerons Saint Gengoux Buxy créée en 1931, contribue à la réputation des plus beaux vignobles de la Côte Chalonnaise en Bourgogne ; chaque année, elle signe d’authentiques grands vins de Bourgogne.

C’est accompagné de Joël Pierre, maire de Saint-Gengoux, Jean-Pierre Chapelon, conseiller général du canton et Président du CAUE, que nous allons déguster cette production.
Originalité ? Typicité ? Beau sujet pour Joël Pierre !

Puis Jean-Pierre Chapelon nous fait part de tout le plaisir qu’il ressent à constater combien, grâce notamment à la coopération de la Fappah, le Pays d’Art et d’Histoire entre Cluny et Tournus s’anime à travers ses associations. Sujet qui lui tient à coeur compte tenu de toute l’énergie qu’il a consacrée à ce beau projet devenu réalité.

Les conversations s’animent plaisamment autour des verres …

Pique-nique tiré des sacs dans la salle du Foyer rural de St Gengoux : échanges  et découverte mutuelle des représentants de 10 des 27 associations adhérentes, ainsi que des Maisons Paysannes de France.
Allocution de notre Président et présentation par quelques associations de leurs prochaines manifestations. Bonne humeur … et nous voici repartis.

Nous arrivons au Moulin de Messeugne (Savigny s/Grosne) où nous attend sa propriétaire, Fanny Mangematin.
Au sous-sol, près des mécanismes du moulin, Elisabeth Chevau (S.E.H.N.) nous apportera des précisions sur son histoire, en s’appuyant sur des documents familiaux de la propriétaires, ainsi que sur des recherches personnelles.
Gérard Ferrière nous entraînera ensuite par petits groupes au bord de la Grosne et de la Guye qui se rencontrent en ce lieu champêtre.

Fanny Mangematin (vice-Présidente de La Mémoire Médiévale) nous reçoit donc dans le charmant cadre de son moulin.
Nous la remercions chaleureusement pour son accueil bien sympathique dans le cadre de sa charmante maison familiale, où sont exposés les dessins de Pascale Bas.

Nous voici au coeur du moulin. Elizabeth Chevau nous retrace l’histoire des moulins.
Ceux-ci furent d’abord mus par l’homme ou par l’animal. Puis on pensa à relier par un engrenage l’axe des meules à l’essieu d’une roue à palettes, animée par le courant d’une rivière. Cela conduisit à employer au mieux l’énergie hydraulique disponible :  des barrages furent construits, des canaux de dérivation ouverts, on s’ingénia à tirer parti d’une île, d’un coude de cours d’eau. Des moulins furent montés sur pilotis ou sur pontons, on les accrocha parfois à des ponts. On parvint, d’autre part, à supprimer l’engrenage angulaire, en fixant la roue motrice au bas de la meule courante, l’eau passant alors sous la chambre des meules. Du passé, tout cela !

Du Moyen Âge à la première moitié du XXe siècle, l’homme a dû s’adapter à son environnement et aménager son territoire pour répondre à ses besoins en eau. Il a d’abord construit des gués, puis des ponts et des viaducs. Il a également dû se protéger des crues et constituer des réserves pour lutter contre les sécheresses et permettre l’irrigation.

Le commerce s’est alors nourri de l’eau : la pêche mais aussi, grâce au moulin hydraulique, les activités industrielle et artisanale telles que les tanneries et la minoterie.

Au début du XXe siècle, de nombreuses minoteries utilisaient en plus de l’eau des machines à vapeur. Il n’était pas rare alors que ces minoteries produisent aussi de l’électricité pour alimenter une partie du village ou les entreprises voisines.

 

 

 

  La Grosne prend sa source au Fût d’Avenas (69). C’est le Beaujolais, mais elle ne coule pas rouge comme le pantalon de Joël Jannet. Un repos salutaire avant de reprendre un court moment la route…

Nous arrivons à Saint Hippolyte et visitons cet impressionnant doyenné fortifié. Notre vice-Présidente Dominique Desbrosse nous retrace alors avec passion et précision l’histoire de Cluny et de ses doyennés. Yves Dedianne, Président de l’association Le Renouveau de Saint-Hippolyte évoque ensuite les nombreux chantiers REMPART qui, depuis 1973, ont permis la sauvegarde de ce beau patrimoine.

 

 

 

 

 

En 1173, le sire de La Bussière autorise les moines de Cluny à fortifier l’établissement de Mazille et le bourg adjacent. Peu après, les sires de Brancion autorisent des aménagements semblables autour de Saint-Hippolyte..

Toute l’assistance suit les propos de Dominique, soit debout, soit appuyés contre les murailles, soit assis à l’emplacement de l’ancien porche, mais toujours avec une profonde attention.

Puis, notre sonneur de trompe, Michel Dunoyer, fait éclater les sonorités de son instrument entre les murailles du doyenné.

  

Enfin, le chevet nous appelle : contournement de l’édifice et découverte de ce merveilleux point de vue.

C’est pour le Président Christophe Branche un très beau cadre pour conclure cette journée par quelques mots de remerciement,ainsi qu’en réponse à des souhaits déjà exprimés, l’évocation pour l’avenir de rencontres similaires.

Toutes les suggestions seront donc les bienvenues !!!

Textes et photos de René Rémond et Michel Dunoyer